RDC : des riziculteurs vendent en coopérative pour mieux gagner
Dans l’est de la RDC, plusieurs familles cultivent du riz pour satisfaire leurs besoins. Des revenus tirés d’une partie de la vente de leur production les
aident aussi à payer la scolarité de leurs enfants. Mais ces riziculteurs subissent le diktat des acheteurs qui leur imposent des prix ou des outils de mesure truqués. Mais certains paysans s’organisent en créant des coopératives pour vendre ensemble leurs récoltes aux plus offrants. Nous avons suivi les riziculteurs de la Coopérative Mchele Bora, entendez le bon riz, dans une région du nord Kivu. Reportage.
A plus de 100 Km à l’ouest de Butembo, dans la région de Manguredjipa au Nord-Kivu, se trouve Maseme, un village de riziculteurs. Bwanalula, qui a fait une bonne moisson à la dernière saison culturale, accepte de nous ouvrir son entrepôt de plus d’une tonne de riz.
Le riz, principale culture dans la région, est aussi le plus réputé de tous pour son goût. Mais comme de nombreux riziculteurs, Bwanalula peine à tirer un réel profit de son activité. L’enclavement du village et de la région en raison du mauvais état des routes, complique l’évacuation de leurs productions vers les marchés. Et lorsqu’ils y parviennent, ils sont déçus des prix imposés par les commerçants venus de grandes villes comme Butembo, au grand désarroi de Judith, une sexagénaire qui cultive le riz depuis son jeune âge.
Les riziculteurs se plaignent aussi de certains instruments de mesure utilisés par des commerçants, ils sont souvent truqués. Depuis 2017 des centaines d’entre eux ont décidé de se regrouper en coopérative pour améliorer la qualité de leurs produits et vendre à des prix plus avantageux, a expliqué Musubao Fikiri, président de la Coopérative Mchele Bora.
Cette stratégie a permis d’améliorer les revenus de nombreux riziculteurs comme Désiré Kambale qui nous a révélé qu’elle a même commencé à faire des économies.
Le grand défi pour ces riziculteurs reste l’accès au crédit agricole que de nombreuses banques évitent de financer à cause disent-t-elles de risques élevés que représenterait le secteur agricole.